Menu du jour #121

Par défaut

Tous les jours, un choix de 3 soupes toutes plus appétissantes les unes que les autres pour garder la forme sans sacrifier l’équilibre !

Potage expérimental : Jalal Salaam & Ewonee – Past Lives

Le truc est ÉNORME, il sorti en juin, je l’ai découvert y’a peu et il vient de me tomber dessus comme une évidence ! Past Lives comptera quand il faudra faire les bilans en fin d’année, sûr ! Chaque titre est une expérience dans un style très Stones Throw version Madlib, Flying Lotus ou plutôt Captain Murphy, ouais juste ça, la crème de la crème quoi ! Ewonee claque des beats et des ambiances de hautes altitudes et de haute valeur ajoutée pendant que Jalal Salaam navigue son flow entre le up et le down-piché et la fusion des deux fonctionne incroyablement bien ! Il y a des inventions sonores toutes les 10 secondes tout le long des 21 morceaux à tiroirs de ce Past Lives finalement complètement intemporel, 21 pastilles mentholées ou vitriolées comme autant de vignettes transcendantales. Entre leçon d’hypnotisme, apocalyptisme, constructivisme et sonorités anarchiques ou dociles, l’album propose un vaste voyage illuminé dans un univers fait de tracks hallucinées et hallucinantes. Du grand art, du hip-hop moderne et réfléchi comme on en écoute peu et quand on tombe dessus, on bouge la tête en souriant !

Souper Spout’

Duo de soupes : Hus Kingpin & SmooVth – H.N.I.C. : Hempstead Niggas In Charge

Les deux Tha Connection sont de retour et c’est une sacrée bonne nouvelle pour nos oreilles ! Hus Kingpin et SmooVth avaient scotché tout le monde en 2013 (pfffiou, ça passe vite…) avec un Strive aussi indispensable que jubilatoirement et sombrement boom-bap east-coast. Depuis plein de projets solo (toujours bons, notamment cette année le SS96J de SmooVth que je vous conseille vivement), mais aucun réel projet commun du binôme de Long Island… Mais voilà H.N.I.C. : Hempstead Niggas In Charge et c’est la banane ! Le son de la côte Est est là, peut-être moins minimale dans les productions que sur Strive, avec une variété d’ambiances allant du caniveau et des trucs plus aériens, mais le résultat est toujours archi-bonnard ! Niveau flow, Hus Kingpin, SmooVth (et toute la clique de The Winners) connaissent leurs fondamentaux sur le bout des doigts, leurs rimes sont réfléchies et sans superflu, les Tha Connection ne font pas dans la démonstration, ils vont à l’essentiel… Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça fonctionne et que les deux ensemble, c’est de la dynamite !

Souper Spout’

Soupe aux herbes : Zeroh – 0 Emissions 5

Juste comme ça, tous les 0 Emissions ont fait l’objet d’un menu et ce cinquième opus ne dérogera pas à la règle, pourquoi ? Parce que c’est bon bon bon ! Toujours aussi perché, Zeroh continue donc son marathon sonore fait de pépites, d’expérimentations hors-normes et de bizarreries schizophréniques pour nous livrer une nouvelle dose de petit chef d’œuvre drogué. Peut-être moins cacophonique (quoi que…), ce 0 Emissions est avant tout une expérience à vivre et une singularité chamanique de plus dans l’univers du californien. En gros, voici 7 titres de plus pour une année admirablement bien chargée pour Zeroh !

Souper Spout’

Menu du jour #120

Par défaut

Tous les jours, un choix de 3 soupes toutes plus appétissantes les unes que les autres pour garder la forme sans sacrifier l’équilibre !

Beetenbartsch au ketchup : OptimisGFN – The Fresh Prince of Berlin

En 2015, le berlinois d’adoption nous avez gratifié de deux bombes atomiques : Young Whipper Snapper sorti chez Hello.L.A qui a juste été mon EP préféré de l’année et Iller Thriller! via IHAA (excellent 7éme de mon classement album). La suite ? Ben voilà, c’est tout aussi qualitatif puisque voici The Fresh Prince of Berlin, une nouvelle claque imparable ! Quelque chose proche de l’abstract californien, avec un je-ne-sais-quoi de Knxwledge sous amphétamine, un truc solaire et contemplatif mais aussi quelque chose de profondément berlinois, un truc expérimental, électro-chip et répétitif, presque calibré pour le clubbing. Niveau flow, on se rapproche un peu de son pote K-The-I ???, le style est proclamé, mais incroyablement sensible et toujours assurément impeccable. Bref encore une pépite pour OptimisGFN et une nouvelle singularité faite de limpidité complexe et torturé devant laquelle je me prosterne !

Souper Spout’

Potage du chef : Boxguts – Hot Bref Boy Volume 4: Ignorance Is Dis

Juste cette année, ce sera la cinquième fois que Boxguts aura une place de choix dans un des menus de La Soupe de Son, voilà, ça pose le gars et ça montre comment on le kiffe ici ! Là avec Hot Bref Boy Volume 4: Ignorance Is Dis, y’a toujours ce putain de flow qu’on vénère et même si la collection de producteurs peut faire peur (même si les noms font envie), il se dégage une quantité de tueries assez dingue : 23 titres et rien à jeter ! D’une homogénéité rare alors que 12 beatmakers sont présents et mieux, les marqueurs typiques du new-yorkais sont tous là. Juste pour vous faire saliver : Salamander ou On Some Shit et vous comprendrez pourquoi je compare le travail de Boxguts avec celui de Company Flow, Create or Die ou Mirrored Room et vous comprendrez pourquoi je parle souvent de paléo-futurisme avec l’emcee. Bref Boxguts prouve encore une fois qu’il est énorme et Hot Bref Boy Volume 4: Ignorance Is Dis est à sa taille !

Souper Spout’

Court-bouillon : Aquil – AMEN

Court, simple et frontal, AMEN est juste parfait ! Sample gospel ou soulful, donc pilo-érectile, on bouge la tête aussi et on pense au Kanye West d’avant de quand c’était bien, et puis il y a le philadelphien Aquil au micro qui occupe toute la place avec son flow sûr et conquérant. Un EP de 5 titres qui fait du bien à la tête et qui lave autant qu’il régale !

Souper Spout’

Menu Du Jour #119

Par défaut

Tous les jours, un choix de 3 soupes toutes plus appétissantes les unes que les autres pour garder la forme sans sacrifier l’équilibre !

Soupe à l’encre : Jeremiah Jae – A Cold Night

Toutes les sorties signées Jeremiah Jae sont des petits événements qui secouent le microcosme mondial du hip-hop underground, pourquoi ? Car toutes les sorties estampillées Jeremiah Jae sont des merveilles ! Alors oui, cette année le gars s’est fait un peu plus discret, mais voilà qu’il vient de lâcher coup sur coup deux concentrés de créativité, deux petits chefs d’œuvre : Holy Smoke avec Zeroh et ce A Cold Night justement ! L’album se veut comme une « ode » dont le thème et le ton sont sa ville, Chicago. On est dans le froid, dans la glace, dans la noirceur, aussi bien du coté des sublimes productions que du flow monocorde de Jeremiah Jae, mais je ne sais pas, il y a une petite lueur d’espoir sur chaque piste, un truc lumineux, une flamme dans la nuit éternelle qui fait de A Cold Night une singularité énigmatique et crépusculaire mais éclairée par une lune brillante. IMMENSE !

Souper Spout’

Soupe anti-bars à soupes : Dregs One & Brycon – Invasion Of The City Snatchers

Les deux vieux gars de la Bay Area que voilà ont des trucs à dire, des choses importantes à raconter sur leur ville, San Francisco. Invasion Of The City Snatchers parle d’une invasion d’ombres, de hipsters et de flics, une sorte de lutte des classes au niveau local entre autochtones dans la merde et envahisseurs gavés par une gentrification cautionnée par l’apathie libérale de 2016. Dregs One pose son verbe fort et clair sur des productions signées Brycon (lui, on en parlait ici et  et on avait bien raison), l’accord est parfait, ça sonne vétéran, ça pue la classe, le message est là et l’album coule pourtant tout seul même avec ta tension inhérente, du grand art !

Souper Spout’

Soupe au miel : Shungu – All Stars Vol. II

De quoi ? Je n’ai encore jamais fait de soupe avec du Shungu ? Erreur !!! Et pourtant depuis que je l’ai découvert en 2014 avec sa série de beat-tapes sur les signes du zodiaques (pourquoi pas ?), je suis fan de son abstract smooth alambiqué gavé de références jazzy et cool ! Je me rattrape donc avec son All Stars Vol. II, la recette est la même : de la classe, du rêve, du boom-bap à la bien et un art de l’échantillonnage toujours pointu pour l’américano-belge, bref le truc parfait pour chiller pépère sur le canapé !

Souper Spout’

Menu du jour #118

Par défaut

Tous les jours, un choix de 3 soupes toutes plus appétissantes les unes que les autres pour garder la forme sans sacrifier l’équilibre !

Potage de gros vilains : Nacho Picasso – AntiHero Vol. 1

Des années qu’on suit Nacho Picasso ici, avec Blue Sky Black Death ou pas, son coté thug de l’intelligentsia du hip-hop d’en dessous est passionnant et a créé un véritable personnage de comics dans toute son épaisseur, mais là, le voir avec Blvck Lvgoon et Harry Fraud, je me suis dis aie aie aie, ça passe ou ça casse : et bien ici avec AntiHero Vol. 1, ça passe, mais putain de bien ! Nacho Picasso n’a jamais été aussi méchant et son flow froid et piquant atteint des sommets de sang congelé ! Bloody Tissues est horrible (beurk, ok), mais le reste, wahou ! Naviguant entre trap et cloud-machin sous-terrain, le truc est spectralement parfait, Nacho Picasso est sublime dans sa méchanceté et Blvck Lvgoon ou Harry Fraud ont compris qu’il fallait lui donner tout l’espace négatif pour que l’emcee puisse se vautrer le stupre ! Subliment sale !

Souper Spout’

Soupe à 6 mains : Gray Matters & Bliss – I Solemnly Swear

I Solemnly Swear, c’est Gray Matters et Bliss, un duo mixte d’emcees que je ne connaissais pas, épaulé ici de Glad2Mecha, le beatmaker de génie et tout ce beau monde fait de l’excellent hip-hop en Arizona. J’ai toujours eu une passion esthétique et dynamique pour les doublettes de rappeurs homme / femme et là, j’ai été comblé ! Gray Matters et Bliss se répondent parfaitement, se complètent, se redonnent de l’énergie et puisque Glad2Mecha est un magicien, ça marche ! Du boom-bap souvent froid, mais toujours archi-inventif : la pochette fait penser aux Doppelgangaz, mais pas que, y’a un coté gritty dans le truc, mais la texture dense et complexe de chaque titres et les quelques envolées groovy pour le fun font passer l’affaire au stade supérieur ! I Solemnly Swear est un grand album !

Souper Spout’

Soupe de cœurs : Neila – Lonely Hearts Club

Je ne sais pas si vous le méritez, mais on vous gâte ce soir, voici encore un autre immense album ! Neila est californienne, plutôt discrète, affiliée au Project Blowed (on me dit dans l’oreillette que La Soupe de Son aussi ! Fier je suis !), emcee plus du coté du spoken word mais de génie, ici la rappeuse vous régalera de 21 titres enregistrés entre 1999 et 2005. Plutôt lo-fi dans l’enregistrement, mais bien plus complexe qu’il n’y paraît, les productions sont cools et réfléchies, surtout qu’avec un flow passionné et intime, Neila fait la différence, sa voix résonne dans vos cœurs et vibre, elle excelle dans le maniement du verbe et Lonely Hearts Club est finalement singulier et tout simplement humain ! Grand !

Souper Spout’

Menu du jour #117

Par défaut

Tous les jours, un choix de 3 soupes toutes plus appétissantes les unes que les autres pour garder la forme sans sacrifier l’équilibre !

Potage chaud-froid : Blu & Union Analogtronics – Cheetah In The City

On le sait, Blu a l’habitude de travailler avec un seul producteur pour un projet entier et de ne pas faire dans le mélange, c’est encore le cas avec ce Cheetah In The City et on ne peut que lui donner raison vu la qualité du truc ! L’emcee californien continue donc à peine deux mois après l’excellent et cloudesque Open Your Optics To Optimism avec le duo de beatmakers parisiens Union Analogtronics seul aux commandes. Le son des deux français OJ et Gold va peut-être vous surprendre, le flow de Blu aussi. Dynamique, limite cinématographique (l’histoire d’un gars qui se métamorphose en guépard…), organique (même au milieu de beats futuristes et de relents parfois trop synth-pop à mon goût), entre hip-hop urbain et électro cloud chip glacial, Cheetah In The City souffle le chaud et le froid, et l’accord est archi-réussi. Blu quant à lui sait adoucir son flow comme il le faisait sur Below the Heavens ou le muscler à la demande, du grand art et deux grands écarts en prime !

Souper Spout’

Potage déstructuré : Odeeno – My.Fem.prt.3 / Frnds

J’avais kiffé son ∆bscnse l’année dernière, pareil avec SwtrWrap, mais s’il ne fallait qu’en garder un, ce serait ce sublime My.Fem.prt.3 / Frnds, dans le style c’est assurément un des gros trucs de l’année ! Le beatmaker italien dépouille encore plus son art et crée une musique fait de titres courts qui s’immiscera dans votre cerveau dés la première minute. Son turntablism hantés de fantômes entre abstract hip-hop et feel good music par les kicks vocaux atteint des sommets de déconstructions et de reconstructions de morceaux à la manière de Knxwledge, fatalement on pense au californien quand on écoute Odeeno. Imprégné d’une certaine nostalgie aérienne et de fréquences aussi planantes que sexy ou street, My.Fem.prt.3 / Frnds est une merveille pour qui sait lâcher prise…

Souper Spout’

Soupe au piment doux : Chris Jay – The Day She Ran Away

Pour un premier album, c’est une sortie archi-réussie, une petite merveille d’EP ! La canadienne Chris Jay épaulée ici par ses deux compatriotes beatmakers Die-Rek et Cream of Beats claque un The Day She Ran Away puissant et doux à la fois servi par des productions fraîches et mélodiques. Du boom-bap comme on l’aime entre Ladybug Mecca et Lauryn Hill avec la juste dose d’invention et un fond féministe qui rehausse un tout fait de force et d’une vulnérabilité qui rendent l’album hyper-addictif et attachant !

Souper Spout’

Menu du jour #116

Par défaut

Tous les jours (ou presque), un choix de 3 soupes toutes plus appétissantes les unes que les autres pour garder la forme sans sacrifier l’équilibre !

Soupe à la cantine de la COGIP : Journée Standard – Lundi

Y’a pas super longtemps, La Soupe de Son vous avez livré un teaser bien bien encourageant du monstre que voilà ! Toujours dans un trip entre cool et angoisse générationnelle, le duo d’emcees suisses Journée Standard (Pauvre Coude et Anklature) signe là une chronique parfaite et acerbe d’un quotidien morne et décadent fait de non-sens et cadavres exquis. Lundi, c’est des trouvailles verbales toutes les dix secondes portées par un fond désabusé et nihiliste, et cerise sur le pompon, par dessus, les productions sont ÉNORMES ! Mes gars Monsieur Connard et Ill Heaven en posent trois dans des styles bien différents et les autres sont archi-réussies. Au final, de l’oppression électro-chip au boom-bap, il n’y qu’un pas et Journée Standard le fait le coté ! Vivement mardi !

Souper Spout’

Bouillon à la viande : Ghost Palace – Road To Nowhere ( Still Running)

Sous son blase d’Evolve, le texan nous avez déjà livré un excellent I am Lyricist / Swollen Pens plus tôt dans l’année, cette fois-ci l’emcee revient en Ghost Palace épaulé par Progeny et Rob Castro. Road To Nowhere ( Still Running) est bonnard comme on en a l’habitude avec Evolve, l’affaire se situe quelque part entre alt-boom-bap pour les productions et hip-hop qui tache pour le gros flow du gars ! Bien pour bouger la tête !

Souper Spout’

Potage mise-en-bouche : Paten Locke – Super Ramen Rocketship Instrumentals

Paten Locke, on vous en avez parlé via Food Chain où le floridien montrait toute l’étendue de son talent de producteur avec un Dillon en grande forme ! Ici, Paten Locke revient avec la version instrumentale de l’incroyable Super Ramen Rocketship sorti en 2009, c’est une version instrumentale donc voilà, rien de nouveau sous le soleil, mais c’est surtout l’occasion de redécouvrir l’album cité plus haut ! Une bombe de boom-bap moderne porté par un flow assez fou, celui de Paten Locke, car le gars rappe aussi ! Et puis y’a Soup For One dedans, donc voilà !

Souper Spout’

Menu du jour #115

Par défaut

Tous les jours (ou presque), un choix de 3 soupes toutes plus appétissantes les unes que les autres pour garder la forme sans sacrifier l’équilibre !

Bouillon aux nouilles alphabet : Yikes the Zero – The Animal Box

Autant le dire tout de suite, ce The Animal Box est bien bien parti pour être un de mes coups de cœur de l’année ! En bon touche-à-tout du hip-hop, Yikes the Zero a non seulement écrit mais il a aussi produit l’album entier et l’œuvre est immense ! The Animal Box fait dans le hip-hop expérimental, mais il est avant tout singulier et archi-aventureux, un peu à la manière d’un Milo hybridé avec L’Orange ou Edan et porté par un flow monocorde à la Jeremiah Jae. Attention, n’ayez pas peur, l’affaire est abstraite mais facile d’accès et c’est justement là où réside le grand art ! Tirant ses sons à partir d’un éventail de boucles assez dingues aux influences immersives et variées (du cartoon pour gamins aux films d’épouvante), la texture de l’essai est saisissante ! Le rendue sonne finalement assez spectral ou plutôt fantomatique, mais pas pour le coté flippant du terme, mais plutôt par le coté nostalgique d’une autre vie ou d’une enfance perdue. L’emcee/producteur philadelphien réussit à allier créativité et subtilité, et c’est méchamment bien ! Grand et même plus que grand !

Souper Spout’

Potage Johnny23 : Boxguts & Beatahoe – STD-Free Androida Hoe 2

Alors oui, effectivement cette année, chez La Soupe de Son, on dévore tout ce que balance Boxguts, mais que voulez vous, c’est toujours excellent ! Après Scvtter Brvin et Ebbineeza et Yokes, le rappeur new-yorkais remet le couvert avec Beatahoe à la production pour une suite du premier STD-Free Androida Hoe sorti plus tôt dans l’année. L’alliance Brooklyn/Montréal fonctionne toujours aussi bien, on est dans du rap d’en dessous à haute valeur qualitative et à fort pouvoir pilo-érectile ! Toujours bien équipé en beats saccadés, en ambiances paléo-futuristes et avec un putain de flow, cet EP fait la différence par un coté minimale bien moins prononcé qu’avec les autres sorties signées Boxguts de cette année, le résultat sonne un chouïa moins froid, mais comme toujours c’est une bombe !

Souper Spout’

Bortsch : C.J. Plus & I-One – Altair

Pour finir ce menu, voici un peu d’abstract rap ukrainien tirant dangereusement vers le trip-hop, l’affaire passe toute seule et c’est parfait pour un samedi soir ! Entièrement composé avec des synthétiseurs soviétiques et des samples de vinyles soviétiques, Altair frappe par son grain vintage dynamité par ce coté trip-hop qui vous fera bouger la tête s’il ne vous fait pas bouger autre chose !

Souper Spout’

Menu du jour #114

Par défaut

Tous les jours (ou presque), un choix de 3 soupes toutes plus appétissantes les unes que les autres pour garder la forme sans sacrifier l’équilibre !

Mulligatawny : Grand Tapestry – S/T

Derrière le blase Grand Tapestry, c’est l’immense Eligh (sans The Grouch mais pas loin) qui se cache, il est ici accompagné d’Alam Khan (joueur de sarode, sorte de luth indien) et de Salar Nader (au djembé version Inde du nord, le tabla). Le résultat est une hybridation immersive et singulière entre hip-hop actuel et musique traditionnelle indienne, et au final, ça marche bien bien ! Un album loin des tabassages auxquels nous a habitué le californien, car entre les ambiances méditatives et le flow massif et droit d’Eligh, Grand Tapestry sonne finalement très organique, l’accord entre les influences est parfait. Un chouette album et une expérience sonore à vivre !

Souper Spout’

Velouté de potiron : Swamp Thing – Pray To Science

Les Swamp Thing nous ont habitué à leurs albums d’Halloween, et cette année, on a eu droit à cet excellent Pray To Science ! Swamp Thing, c’est Timbuktu et Chokeules au micro et Savilion derrière, les trois sont des agitateurs des nuits de Toronto et donc fatalement des proches de Hand’Solo Records et du crew des Backburner qu’on adore ici ! Voilà pour le pedigree ; pour le reste, c’est du hautement qualitatif (comme d’hab’ avec les canadiens), ça rappe à l’instinct, ça rappe bien, c’est gavé de références diverses, on bouge bien la tête en se régalant de chaque pistes avec un sourire benêt, on kiffe et on en demande guère plus !

Souper Spout’

Soupes extra-larges, le retour : Bruce Lee – Dragons

On vous avez dit que Bruce Lee était un bon et surtout une machine (ou plusieurs bons et plusieurs machines, je ne sais pas) ! 33 sorties cette année ! Rien que ça ! Moka Only peut se rhabiller (blague !)… On vous parlait déjà de son projet pharaonique : l’idée étant quoi ? Prendre les instrus de classiques hip-hop à peine bidouillés et freestyler dessus en balancer des nouvelles rimes, le truc que tout emcee a déjà fait, donc rien de nouveau sous le soleil. Mais je sais pas, j’aime bien Bruce Lee, le coté lo-fi enregistré dans le garage me plaît ! Alors voici un petit coup de projecteur sur son Liquid Swords, son Return to the 36 Chambers: The Dirty Version et son ATLiens. Régalez vous !

Souper Spout’

Menu du jour #113

Par défaut

Tous les jours (ou presque), un choix de 3 soupes toutes plus appétissantes les unes que les autres pour garder la forme sans sacrifier l’équilibre !

Potage revisité : Daedelus – Labyrinths

Labyrinths, c’est juste le 17éme album de Daedelus depuis 2002 ! Pas le meilleur (Exquisite Corpse, The Weather ou Throw a Fit, tout en haut pour moi), mais assurément pas le moins bon non plus, je le placerais même parmi ses 5 ou 6 meilleurs sorties. Dédale, labyrinthe, Minotaure, cette fois-ci le producteur californien y est allé franco dans l’imagerie que son pseudonyme véhicule, musicalement ça se tient aussi. Labyrinths est labyrinthique et pourtant il est aussi très cohérent, les titres organiques façonnés par le multi-instrumentaliste se mélangent sans ordre apparent avec d’autres beaucoup plus synthétiques emprunts de classe et de folie désordonnée si typiques de l’art du découpage de Daedelus ! Des plages électro-folk laissent place à d’autres plus hip-hop mais toujours avec comme leitmotiv ce génie de l’expérimentation et ici la recherche du feat parfait : Busdriver, Zeroh, Laura Darlington, Vōx… Labyrinths ne se laisse pas dompter facilement, moi je n’y suis pas arrivé, mais j’ai adoré !

Souper Spout’

Sa meilleure soupe : Unsung – Young Man

Cela fait un moment que j’attendais LE vrai grand album d’Unsung, un truc qui mette tout le monde d’accord, j’y croyais, je savais qu’il allait le faire et bien le voilà ! Non pas que sa discographie soient mauvaise, loin de là, elle a même plutôt de la gueule, The Paint, You Will Face Seven Beasts ou Beast Tape sont par exemple des merveilles FakeFouriennes, mais le hip-hop délicat et brumeux du gars de Morgantown est ici à son sommet. Young Man se situe quelque part entre de l’alt-rap fait-maison avec son coté acoustique parfois chanté et du pur abstract hip-hop avec sa prise de risque et quelques odeurs cloud. A ça, on peut rajouter que le flow d’Unsung n’a jamais été aussi bon et immersif, il me fait d’ailleurs de plus en plus penser à un Jeremiah Jae mélancolique. Mais ce qui fait la différence selon moi, c’est ce coté humain et la dimension introspective de chaque titres est admirable ! Résultat : le coup est gagnant !

Souper Spout’

Soupe ou pas : Michael Nhat – A Reasonable Man

Si vous ne connaissez pas Lookin’ Ass Kittie, un titre bien fracassé de l’association Bleubird et Astronautalis, ben cliquez et si ça vous plaît, ben Michael Nhat pourrait bien vous plaire aussi ! Expérimentations enfantines, flow irritant, art naïf, hip-hop foutraque un peu à la Nonstop le coté français en moins, le californien d’origine vietnamienne ne fait rien comme les autres et ça s’entend… Comme souvent, on kiffe ou on déteste, on crie à l’arnaque ou au génie, moi j’ai carrément embarqué dans cet EP en forme de singularité qui a plus que le mérite d’exister !

Souper Spout’

Menu du jour #112

Par défaut

Tous les jours (ou presque), un choix de 3 soupes toutes plus appétissantes les unes que les autres pour garder la forme sans sacrifier l’équilibre !

Canja : BROOKZILL! – Throwback to the Future

Au moment où j’écris ces lignes, il pleut comme une vache espagnole dans ma petite ville et écouter Throwback to the Future m’a fait le plus grand bien ! Initié par Prince Paul (amen !) et né d’un de ses voyages au Brésil, le projet a mis longtemps à se dessiner, d’abord la légende du hip-hop a recruté du local, Gorila Urbano du Mamelo Sound System, puis sont venus s’ajouter la déesse Ladybug Mecca (❤) et Don Newkirk ! En gros, BROOKZILL!, c’est un peu comme si on mélangeait les Stetsasonic, Handsome Boy Modeling School, les Digable Planets, De La Soul, 3rd Bass et The Dix avec une bonne sauce brésilienne ! Au final, l’album s’écoute avec la banane tout du long, et bien plus qu’un n-ième truc de hip-hop lambda teinté de groove brésilien, Throwback to the Future est un véritable album de musique brésilienne moderne ! Un album organique, vivant, dynamique, mouvant et jouissif ! Quelque chose qui pue le talent et le bonheur, et ça fait un bien fou !

Souper Spout’

Bouillabaisse : CM Jones – MOTIONS

Depuis le début (ça devait être en 2012, le temps passe), La Soupe de Son soutient CM Jones : d’abord avec Another World puis Perfect Hand Off ou avec les différents projets solo du beatmaker marseillais et de l’emcee du New Jersey. Car oui, CM Jones, c’est C pour Creestal (le français), M pour Moshadee (le ricain) et Jones parce que ça pète ! Et cette année, ça pète d’autant plus que MOTIONS est excellent ! Toujours dans des sonorités smooth bien jazzy avec de délicats rappels à la modernité pour nous rappeler que nous sommes bien en 2016, le duo pratique le cool comme une religion, les ambiances sont moitent, les textures groovent et les flows sont en apesanteur au dessus de tout ça ! Miam !

Souper Spout’

Raïta : Swet Shop Boys – Cashmere

Un ricain et un anglais qui font un album de hip-hop sur leur identité indo-pakistanaise, c’est le fond de Cashmere et les deux gars en question ne sont autres que le pure produit du Queens, Heems (des Das Racist) et le londonien Riz MC aka Bodhi Rook dans Rogue One ! Swet Shop Boys est donc cette réunion et ils livrent là un album véritablement kaléidoscopique, un pont entre les sonorités populaires indiennes et les raps britannique et américain… Et puis, il y a le flow de Heems qu’on kiffe et cette alternance de titres jouissifs, touffus et frais avec d’autres plus minimalistes très Das Racist est parfaite, bref un gros truc !

Souper Spout’